La ville des cigognes!
Le week-end dernier, je suis montée dans un bus ayant pour direction la Plaza Cervantes, première étape de mon itinéraire alcaloino. A peine sortie du véhicule, voici ce qui m’attendait :
Jamais je n’avais vu de cigogne auparavant ! Vous vous en doutez donc, ces pauvres volatiles ont été mitraillés par mon vaillant petit appareil photo. Comme me l’a expliqué l’un des guides de la ville, une centaine de couples de cigognes sont fidèles à leur poste sur les toits des monuments, et ce tout au long de l’année. A l’origine, Alcalá constituait le point de ralliement stratégique avec la grande migration vers le Sud. Aujourd’hui, elles ne migrent plus, et se nourrissent à une énorme décharge à proximité. Leurs caquètements incongrus volètent d’une église à un musée, et interpellent le passant au sol, plus accoutumé aux « roucoulement agressifs »… Leurs nids habillent les édifices d’un chevelu réjouissant.
Pour me rapprocher de ces grands piafs, j’ai gravi l’escalier en colimaçon de la Torre Santa Maria, escalier qui avait la particularité fâcheuse d’être métallique (donc vibrant) et grillagé, ce qui signifie que des trous assez conséquents ornaient sa surface. Mon vieil ami le vertige a choisi cette grimpette, et la descente qui l’a suivie, pour me faire une visite de courtoisie. J’ai vaillamment lutté, et la vue depuis le sommet valait largement le coup.
J’ai eu l’heur d’avoir un guide pour moi toute seule, qui plus est un hurluberlu ayant passé un an à Toulouse en Erasmus. Il a donc pu me traduire tous les mots que je ne connaissais pas, fort pratique ! Avant d’ouvrir les fenêtres de la tour, il m’a expliqué que je pouvais observer l’influence des trois religions ayant existé à Alcalá au cours des siècles.
Par ici, le quartier juif :
Là, le quartier musulman, avec au loin sur une colline la tour du bastion maure :
Et là, le quartier chrétien :
Pour plus de clarté, voici un joli dessin piqué à l’un des musées de la ville :
En jaune, le quartier chrétien
En vert, le juif
En orange, le musulman
(Et en bleu, ce sont les arènes)
Immédiatement après être descendue de la tour (saine et sauve, youpi !), je suis partie découvrir ces différents quartiers. Les voici en images:
- Pour le quartier juif, voici la très célèbre Calle Mayor, rue piétonne bordée de petites boutiques à l’origine tenues par des Juifs quand l’antisémitisme faisait rage au sein de la cité, et qu’ils durent se réfugier dans ce quartier.
On m’a raconté que les judas aux portes de ces boutiques permettaient aux commerçants de vérifier l’identité de celui qui voulait entrer, et qu’un trou au plafond complétait ce dispositif en permettant de faire glisser une corde porteuse de la clef. J’ai donc cherché ces fameux trous, le nez en l’air, mais n’ai rien trouvé. Dommage, mais ce que j’ai en revanche vu, ce sont des battants de porte très particulières, en forme de mains. Pratiquement tous les édifices de ce quartier en ont un de la sorte, j’aime beaucoup.
- A présent, concernant le quartier musulman, quelques détails.
L’influence musulmane ne s’arrête pas à l’architecture, puisque le nom-même d’Alcalá vient de l’arabe Al-Qalat, qui signifie forteresse.
- Et enfin, la partie chrétienne qui contient forcément une cathédrale. Il s’agit de la Catedral Magistral, dont le titre provient du fait que seuls pouvaient y prêcher ceux ayant étudié à l’université voisine, créée par le cardinal Cisneros.
Le palais de l’archevêque valait également le détour, ainsi que les nombreux couvents qu’abritait la ville.
Mais Alcalá, c’est aussi:
-une ancienne ville romaine! Celle-ci s’appelait Complutum, il en subsiste une maison assez bien conservée, la casa de Hippolytus. Hippolytus est l’artiste ayant décoré cette maison, et c’est sa signature qui a permis de connaître le nom de la famille y ayant vécu, les Annios.
-la ville natale de Cervantes, d’où l’omniprésence de Don Quijote dans le paysage.
Et Cervantes observe tout cela d’un air bienveillant depuis son piédestal sur la place éponyme.
-une ville patrimoine de l’humanité, du fait de son université Complutense fondée par le cardinal Cisneros précédemment cité.
-de curieux passages piétons, qui dans leur partie supérieure vous annoncent le nombre de secondes restantes avant de vous faire écraser, tandis qu’un bonhomme vert fait du surplace en bas. Le tout est accompagné d’un pépiement d’oiseaux des plus incongrus.
La suite au prochain épisode, muchachos!
PS:
Ah l’Espagne… Toujours aussi sublime ! Je ne m’attendais pas à une telle diversité des quartiers : à la vue des photos, c’est tellement différent, tu changes presque d’atmosphère au détour des rues !
Très belle balade, mais je suis surprise de ne pas voir la rivière Henares… Elle ne traverse donc pas la ville ?
Sinon, il faudrait que tu visites les arènes aussi, si c’est possible
En effet, l’architecture est très hétéroclite, mais ça me plaît de changer d’univers en deux secondes 😀
C’est une excellente remarque! La rivière coule en fait à travers une vallée surplombée par la forteresse musulmane, à présent nommée Alcala la Vieja. Il faudrait que j’y fasse un petit tour, on m’a dit que ses berges étaient ravissantes.
Oui, c’est prévu, même si je doute qu’il en reste grand chose.
Bisous Bourrique!
Coooool ! =) Est ce que y’a des minarets « qui chantent » ? Plus clairement, est ce qu’on entend l’appel à la prières?
Bonne remarque Aurélie ! 10 points pour Poufsouffle !
Je crois qu’Aurélie veut que tu te fasses courser par une vachette x)
Très chouette visite ma petite Boulette, bisous.
Non, car malheureusement la succession des religions a entraîné des vagues de destruction de bâtiments, plutôt qu’une cohabitation harmonieuse. Il ne reste que des traces du passage des musulmans et des juifs, au final ce sont les chrétiens qui ont gagné…
La vilaine 😀
Merci et bisous Boomerang!
Rien de mieux qu’une petite course de vachettes pour se mettre en jambes
Poufsouffle ? Moi ? MOI ?!?!
Haha, ça me rappelle la Cornouailles, où on avait été poursuivis par un cheval dans un pré. Il s’était enfui à cause de nous, avait gambadé un peu partout, tout heureux de voir du paysage, et il avait fallu le ramener chez lui une fois calmé.
Tu serais dans quelle maison, d’ailleurs?
Tres douee Flora ! xD
Mea culpa, j’aurais du dire Serpentard. :p
Gnagnagna :p
Ah bon, c’est pas une Gryffondor?
Non, elle est trop malefique ! :p
Mais je lui donne le choix. Si elle veut aller a Gryffondor, je la laisserai y aller.
– Hum, ce n’est pas facile, dit une petite voix à son oreille. C’est même difficile. Je vois beaucoup de courage. Des qualités intellectuelles, également. Il y a du talent et… Ho! tu est avide de faire tes preuves, voilà qui est intéressant… Voyons, où vais-je te mettre?
GalwayGirl crispa les doigts sur les bords du tabouret. « Pas à Serpentard, pas à Serpentard« , pensa-t-elle avec force.
– Pas à Serpentard? dit la petite voix. Tu es sûr? Tu as d’immenses qualités, sais-tu? Je le vois dans ta tête et Serpentard t’aiderais singulièrement sur le chemin de la grandeur, ça ne fais aucun doute. Alors? Non? Vraiment? Très bien, si tu es sûre de toi, il vaut mieux t’envoyer à … GRIFFONDOR !!!
Fangirl, va!
Le rouge et l’or te vont bien au teint, remarque.