Samedi 20 juillet 2013
Enfin un week-end ensoleillé !
Après deux semaines alternant froid mordant et « tempête pluviale », les nuages ont gentiment accepté de faire une pause pendant le week-end. Il faut noter que les pluies hivernales sont très importantes pour le peuple australien. En effet, le remplissage des nappes phréatiques ne se fait que durant cette période. Les étés à Perth sont excessivement chauds et secs; pratiquement aucune goutte de pluie ne vient rafraichir les habitants cuits par le soleil, essayant d’oublier la chaleur sur les nombreuses plages australiennes. Tout ça pour dire, même si j’aime beaucoup la pluie ici et que c’est une ressource indispensable, cette dernière freine considérablement mon élan d’exploration. Je me contente donc de sorties nocturnes à l’abri des eaux célestes : de la musique, une boisson désaltérante (ou pas), et des gens pour partager et découvrir le côté culturel de l’Australie.
Mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. En ce samedi 20 juillet, le soleil est enfin de retour. Un temps idéal pour aller visiter Kings Park, un immense parc très populaire situé au Sud-ouest de la ville de Perth. Sur les 400 hectares de Perth Park (ancien nom de Kings Park), 270 hectares sont recouverts par le bush.* C’est en quelque sorte un vestige de la végétation australienne au milieu de la jungle urbaine.
*http://www.sullivans.com.au/fr/attractions/kings-park/
Source : Google map
Seulement à 2.7 km de mon lieu de résidence, c’est là encore en vélo que je décide de faire ma petite visite. C’est un excellent moyen de visiter :
– mon allure est suffisamment lente pour profiter du paysage,
– le trafic est moins dense sur les trottoirs (quoique…),
– je peux m’arrêter quand je veux,
– et bien sûr, c’est gratuit.
Je sais ce que vous allez me dire : marcher présente les mêmes avantages. Je suis d’accord, mais le vélo c’est plus rapide et plus drôle !
Le seul problème, ça demande pas mal de force physique… Et évidemment, même dans cette direction, les collines sont présentes.
Malgré cet obstacle, je poursuis bravement. Sur le chemin, un mémorial dédié aux soldats australiens tués au cours de la Première Guerre Mondiale. Petit arrêt pour graver cet hommage et je suis repartie.
Au bout de 15 minutes, j’arrive enfin à l’entrée du parc situé à l’Ouest. Et là, j’atterris dans un nouvel univers. Les rangées d’arbres, les plantes en pot, le gazon tondu – tout cela a laissé place à une nature totalement libre et souveraine. J’ai beau avoir déjà fait mes premiers dans le Bush, je suis toujours surprise. Rien n’est jamais pareil !
Timidement, les fleurs commencent à naître. Du rose, du jaune, du blanc, du violet, du bleu… De petites touches colorées s’ajoutent au vert des arbustes. Le Bush de juillet ne ressemble déjà plus à celui de Juin. La pluie, élément bienfaiteur, descend des nuages et éclabousse de couleur le paysage australien. Tout est plus vert et semble respirer à nouveau.
Les insectes également sont de retour. Les fourmis, les araignées,… Chouette ! Malheureusement, ce ne sont pas mes meilleurs amis. Cela n’empêche, quand je regarde leurs créations, je me dis que le genre Homo ne sait pas faire grand-chose. Si on n’avait pas eu des pouces opposables et un tant soit peu d’intelligence, cela fait longtemps que la race humaine aurait été éradiquée. Non mais c’est vrai, regardez ce que les insectes peuvent faire ! Les fourmis peuvent porter je ne sais combien de fois leur poids (60 fois). Les araignées, elles, peuvent tisser un fil extrêmement résistant et faire des pièges incroyables. Heureusement pour nous qu’ils sont macroscopiques…
NB : Ah en parlant d’araignée, regardez ce que j’ai trouvé sur mon mur en rentrant de mon excursion. Je suis prête à parier qu’elle est venimeuse… Vous avez de la chance que je sois encore là pour vous montrer cette photo ! (Je ne sais vraiment pas comment j’ai fait pour l’approcher d’aussi près)
Après ces découvertes très intéressantes, mon exploration continue. Je pédale, pédale et pédale encore tout en prenant des photos. La nature est tout autour de moi ! On oublierai presque que nous ne sommes qu’à quelques centaines de mètres de Perth.
Mais les voitures ne sont jamais très loin. Je débouche sur un des rond point de May Drive, l’une des routes principales traversant le parc.. Je décide de l’emprunter pour arriver plus vite à destination. Des arbres sont plantés sur les bas cotés. Chaque arbre est un hommage à quelqu’un.
J’arrive finalement à destination : le quart Nord-est de Kings Park. C’est en effet dans cette zone que se trouvent de nombreux aménagements pour le public.
Source : www.bgpa.wa.gov.au
Ma visite de cette partie du parc commence en 7. Après avoir « garé » mon vélo, je me retrouve devant le State War Memorial.
« Let silent contemplation be your offering »
Solenellement, je suis le chemin vers l’arrière du mémorial. Un panorama impressionnant s’offre alors à moi : Perth, South Perth et la Swan River séparant les deux zones de la cité.
Après m’être rassasiée de cette vue imprenable sur la plus grande ville de l’Australie occidentale, je continue mon avancée dans Kings Park. Un chemin aménagé serpente parallèlement aux berges de la Swan River en contre-bas. Je tombe alors sur une bifurcation offrant à ma gauche un sentier pour le moins intriguant descendant directement vers les eaux de la rivière.
Un panneau indique que ce sentier est en fait une reproduction de celui de Kokoda en Nouvelle Guinée. Ce chemin pentu et très escarpé (ou plutôt son original) a été emprunté par 1500 soldats australiens en Septembre 1942. C’est ici, bien qu’étant en sous effectif et sous armés, qu’ils ont stoppé les forces japonaises qui essayaient d’atteindre Port Moresby, un point stratégique en Nouvelle Guinée. Pendant des des jours qui se sont finalement transformés en semaines, ces hommes se sont battus au milieu de la boue et des balles filant à travers le champ de bataille tuant la plupart de leurs camarades. Seuls 143 revinrent de cette confrontation. Ce sentier est une fois encore un hommage à ces hommes qui se sont battus pour leur liberté et leur pays.
Je décide finalement de l’emprunter, curieuse de voir ce qu’il se cache au bout de ce chemin. Le paysage est vraiment agréable. Lorsque j’arrive au bout du sentier, je suis un peu déçue. Je tombe directement sur une des routes principales. De l’autre coté, se trouve la Swan River. Mais malheureusement, la route est beaucoup trop passante pour pouvoir traverser. Je rebrousse donc chemin, et maintenant je dois tout remonter… J’avais pas pensé à ça.
Une fois la dernière marche franchie, je reprends le chemin aménagé et m’enfonce davantage dans les profondeurs du parc. Autour du chemin, la flore de différents pays se développe tranquillement entourés des arbres australiens. Un rapide tour du monde !
Il est maintenant l’heure de manger mon sandwich patiemment préparé par mes soins. Et quel meilleur endroit pour pique-niquer que le jardin du monde.
Au cours de mon repas, de drôles de bonhommes viennent se mouvoir très lentement sur l’herbe du parc. Je ne sais pas vraiment ce qu’ils sont en train de faire mais c’est assez divertissant. Ils attirent rapidement l’attention des promeneurs et même des oiseaux qui eux aussi se posent des questions. Après deux ou trois prises de je ne sais quel art martial, ils remballent et s’en vont. Il est également temps pour moi de reprendre ma promenade dans Kings Park.
L’après-midi, à suivre…
Ps : Désolée, l’article est un peu long. 😉 Et je suis très en retard dans mes articles…
Jolie balade ! Je reste quand même choquée devant le contraste nature sauvage/parc et Perth tout en skyscrapers. On est loin de architecture habituelle des grandes villes européennes…
Je suis tout à fait d’accord. C’est ce que j’aime à Perth et en Australie en général. T’es à peine sortie du centre ville que tu vois une nature qui n’a presque rien d’artificielle. C’est génial !
C’est vraiment une chouette balade, accompagnée par tes explications détaillées
Les images de Perth côté gratte-ciels sont en effet inattendues, après une telle plongée dans la nature. J’imagine que les New-Yorkais éprouvent la même impression au sortir de Central Park.