Après la faune vient la flore. Petit aperçu (1% ?) de la richesse de l’enfer vert, sans oublier les fruits et légumes locaux que j’ai pu goûter. Les photos publiées ici sont mes clichés personnels ; dans le cas contraire, la source Internet est mentionnée.
- Abricot pays : cet abricot des régions tropicales d’Amérique ne ressemble en rien à l’abricot de métropole. De prime abord, il s’agit d’un gros fruit rond, à la peau grise et rugueuse, qui peut atteindre jusqu’à 4kg ! A l’intérieur, quatre graines dont la taille s’apparente à de gros noyaux entourées d’une chair orangée au goût sucré.
- Arbre cathédrale : le bois cathédrale qui en est issu est un bois précieux de Guyane. L’arbre doit son nom à son tronc qui ressemble avec un peu d’imagination au pilier de l’édifice religieux.
Arbre cathédrale – sentier menant à la savane roche Virginie
- Awara : fruit orangé d’un palmier cultivé en Guyane et au Brésil. Mais l’awara est surtout connu comme l’ingrédient principal du très célèbre – et coûteux – bouillon d’awara, plat guyanais créole. Pot au feu bouilli pendant trois jours, il se mange accompagné de riz et contient de la viande (poulet, bœuf, porc), du poisson, des crevettes, des légumes, et la pâte d’awara qui donne au bouillon sa couleur orangée caractéristique. Le plat est traditionnellement préparé pendant les fêtes de Pâques. D’ailleurs, il est coutume de dire que goûter au bouillon d’awara, c’est s’engager à revenir en Guyane… pour en manger encore une fois ! J’ai eu l’occasion de goûter au plat par deux fois : au restaurant, puis via Stéphanie qu’un ami guyanais avait préparé pour elle dans une énorme marmite. Particulier mais délicieux !
- Bacove ou banane fruit : petites bananes qu’on trouve à foison sur les étals du marché aux fruits et légumes de Cayenne. D’un jaune qui tire parfois sur le rouge, elles ont un goût plus sucré que les bananes bien connues de métropole.
- Banane plantain : un vrai fruit-légume ! Contrairement à la banane dessert que nous connaissons, la banane plantain est plus grande, plus large et a la chair bien trop ferme pour être mangée crue. Il faut au contraire la bouillir, la griller, ou encore la faire frire pour la consommer.
Banane plantain cuite au feu de bois par Alice – village de Grand Citon
- Cacao rivière : arbre qui pousse le long des cours d’eau du département notamment et aux fruits d’apparence similaires à ceux du cacaoyer, que j’ai d’ailleurs confondus ensemble bien qu’ils n’aient aucune parenté.
Fleurs de cacao rivière cueillies par Julie – berges de l’Oyapock
- Chadeck : cultivé en Amérique du Sud, ce monstre de fruit à la peau beige est une variété de pamplemousse. En acheter un, c’est fournir des fruits frais à la coloc pour une semaine !
- Durian : arbre tropical qu’on peut trouver en Amérique du Sud, comme au Sud-est de l’Asie, et dont les fruits portent le même nom. Je me souvenais de lui car le simple fait d’en prendre une bouchée était l’une des épreuves du WEI de l’ENSAIA. C’est pour dire ! On pourrait résumer sa saveur particulière et son odeur forte en un mot : immonde. Son apparence déjà, le fruit coupé en deux, évoque un fœtus recroquevillé. Quant à son goût… Testé au marché, j’ai immédiatement regretté… il a persisté sur mon palais deux bonnes heures après. Alors lorsque Stéphanie, qui adore ça, a décidé d’en stocker un dans le frigo, c’était la panique à la coloc. L’odeur prenait à la gorge dès qu’on entrait dans la cuisine ! Et si vous n’avez pas encore bien saisi, ces deux citations achèveront de croquer un durian à pleines dents à tout jamais : « Votre haleine ressemblera à celle que vous auriez si vous aviez embrassé intensément votre grand-mère morte depuis des lustres. » (Anthony Bourdain). Ou encore, Richard Sterling, un écrivain : « Son odeur peut être décrite comme celle des excréments de porc, de térébenthine et d’oignons, le tout garni par une vieille chaussette. On peut le sentir loin à la ronde. Le fruit est interdit dans certains établissements comme les hôtels, les métros et les aéroports (y compris les bagages à main et autres valises, accompagnés ou non), ainsi que les transports publics du sud-est asiatique».
- Fruit du dragon : appelé aussi pitaya, c’est le fruit d’un cactus originaire du Mexique. Attirant par ses couleurs, son goût – proche de celui du kiwi – est absolument délicieux !
- Fromager : arbre tropical bien représenté en Amérique du Sud, au tronc lisse imposant, qui doit son nom au fait que son bois était utilisé dans la fabrication des boîtes à fromage.
Fromager et Stéphanie – sentier du tour de l’île, Ilet la Mère
- Goyave : le fruit du goyavier, originaire du Brésil et des Antilles. Sa peau fine est de couleur vert-jaune pâle, sa chair rose. Aussi grand qu’une prune, il ne dépasse pas les dix centimètres de diamètre.
Goyavier du jardin – coloc Vincent-Sylvain-Mia, Cayenne
- Guarana : arbuste d’Amazonie brésilienne aux graines présentant le plus haut taux de caféine au monde. Le jus de fruit vendu sous forme de soda gazeux dans le commerce (sous la marque Fanta notamment !) est très populaire au Brésil et réputé pour ses propriétés stimulantes qui font du guarana une boisson énergisante au même titre que le Red Bull.
- Héliconia : genre de plantes à fleur originaire de l’Amérique tropicale et de certaines îles du Pacifique, cultivées pour leurs inflorescences de couleurs vives et voyantes.
Fleurs d’Héliconia – sentier du Rorota, Rémire-Montjoly
- Mangue : originaire du Pakistan et de la Birmanie, ce fruit se retrouve dans tous les pays tropicaux de la planète. De forme ronde ou ovale, la chair de la mangue est jaune or. Lorsque le fruit est trop mûr, elle devient filandreuse : un vrai casse-tête pour la manger !
- Manioc : un arbuste vivace originaire d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. On le cultive pour consommer ses racines très riches en glucide mais aussi ses feuilles en Afrique. On peut également faire de la farine avec ses racines, qui s’apparente à de la semoule. En Guyane, le manioc a longtemps constitué la base de l’alimentation, notamment avec la « farine », appelée couac.
- Maracudja : le nom créole du fruit de la passion. Il pousse sur une plante grimpante, la grenadille. Les jus locaux de maracudjas sont des concentrés de sucre au goût inimitable ! A savourer sur le marché de fruits et légumes de Cayenne ou dans les café-restaurants.
- Palétuvier : arbre ou arbuste tropical capable de prospérer le long de la côte, dans la zone de balancement des marées. Supportant l’ennoiement régulier dans l’eau salée sans problème, les palétuviers forment les mangroves.
Palétuviers typiques et palétuvier rouge – crique Gabriel
- Papaye : le fruit du papayer, bien sûr ! Quelle question ! En Guyane, ce n’est pas ça qui manque… Sa peau est couleur vert olive, sa chair jaune orangé.
Salade de papaye vendue sur le marché de fruits et légumes – Cayenne
- Parépou : nom guyanais désignant sans distinction le fruit en grappe et le palmier domestique d’Amérique Centrale et du Sud dont il est issu. Il orne de nombreux étals du marché de fruits et légumes de Cayenne. Vert à l’origine, il se colore en orange puis rouge.
- Patate douce : patate cultivée dans les régions tropicales avec un délicieux petit goût sucré. Selon la variété, les tubercules peuvent être de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel ou presque ! J’ai une petite préférence pour les rouges et les pourpres. Amusant de faire des purées violettes !
- Prune de cythère : fruit d’un arbre fruitier cultivé dans les pays tropicaux. Célèbre en Guyane pour faire de délicieux jus, j’ai goûté mon premier verre un jour de Carnaval.
- Ramboutan : ce fruit tropical appartient à la même famille que les litchis. Pour la petite histoire, ce fruit est aussi appelé testicule chevelu ; en effet, ramboutan vient de rambut qui signifie « cheveu » en malais. La pelure présente des excroissances fibreuses assez longues et la pulpe est souvent collée au noyau. Leur goût oscille entre celui du litchi et du raisin.
- Wassaï : le nom d’un palmier d’Amérique du Sud, donnant des baies couleur pourpre dont les bienfaits pour la santé sont légions : en plus d’être un concentré d’énergie, les fruits sont des antioxydants et anti-cholestérols et vont même jusqu’à booster le système immunitaire. Ici, les jus sont courants – je les préfère bien sucrés.
Alors, vous reprendrez bien un petit verre de wassaï ?
Ah du durian! Quelle horreur! Mon père, dès qu’il en achète, je ferme toutes les portes possibles et imaginables! Alors en manger, pouah!
On peut en acheter en métropole ??? Cette horreur aurait-elle donc conquis la planète ? Tant que tu n’en achètes pas dans ton futur appart…^^
Oui, hélas! Dans les supermarchés asiatiques notamment! D’ailleurs, pour le WEI, ils ont bien dû en trouver pour que tu dois en manger, beurk! Et non t’inquiètes pas ça risque pas d’arriver!
Wahou, ça donne envie! Tu nous ramèneras des jus, dis?
J’adore tes explications, en tout cas
Le durian est le roi des fruits en Malaisie. Et je confirme, c’est dégueulasse. Par contre, certes ça pue mais les descriptions sont quand même bien exagérées : les fromages sont bien plus puants mais comme les Français adorent le fromage, ils n’oseraient jamais critiquer
Chacun ses coutumes odorantes ! Il y en a même qui mangent du lapin, alors…
Bel article! qui rappelle des souvenirs de mon passage sur ce territoire riche par ses hommes et sa nature.
Je souhaite signaler ce qui m’a l’air d’être une erreur. La photo censée présenter un papayer ne montre en réalité qu’une espèce de Bois canon « Cecropia sp ». A noter également que le « cacao » n’est pas le même que celui dont on utilise les fèves pour le chocolat. Il semblerait même, selon les dires d’un de mes professeurs, qu’il soit toxique.
Bienvenue ! Tout d’abord merci pour ce commentaire ; après vérification, en effet, la photo est bien celle d’une espèce de bois canon, l’arbre des paresseux. Quant au cacao, j’ai posé la question à un ami guyanais. Il s’agirait donc de ce qui appelle le Cacao rivière, une espèce qui donne des fruits à l’apparence de ceux du cacaoyer, et qui pousse sur les berges des criques et des fleuves. Je corrige aussitôt. Merci pour tes remarques !
Merci pour l’accueil sur votre blog et pour la considération de mon commentaire. Je suis avant tout intéressé par la botanique (passion), si je peux contribuer de quelque manière que se soit, dans ce domaine et partager ma passion, ça sera avec plaisir.
J’espère pour toi que tu pourras en profiter au maximum de ces fruits si savoureux et de cette nature si généreuse, car on nourrit de grands regrets une fois loin de ce paradis.
Nous sommes emplies de considération et de respect envers nos pareils, voyons :p
Tu proposes donc ta candidature comme expert Bota du site, si je comprends bien?
On pourrait lancer une section Blog-Trotteurs Outre-Mer, avec tous les éminents spécialistes que comptent notre équipe et nos lecteurs!
Salut Flora, je ne pensais pas que mon commentaire allait être compris de la sorte. Et comme sur un de mes commentaires, je suis tout à fait disposé à contribuer à la « section botanique » du blog dans la limite de mes connaissances.
C’est vrai que je ne voyais pas dans mon récent commentaire une candidature, après, si le projet se réalise, je serai très heureux de faire partie des contributeurs. Je tiens d’ailleurs à féliciter les différents (différentes?) contributeurs pour la qualité des articles. Suis-je capable de produire des articles d’aussi bonne qualité?
L’équipe « Blog-Trotteurs » peut compter sur moi pour la « section botanique » Outre-Mer ou ailleurs.
Botaniquement.