6h, réveil au lever du soleil. Nous sommes dimanche : le jour parfait pour explorer les environs de Debre Tabor. C’est à 6h30, ou 00h30 heure éthiopienne, que nous prenons à pied la direction du nord. Une brume de fraîcheur se déploie sur la ville quasi déserte : ce matin, tout le monde est à l’Eglise, ou presque.

Très vite, nous dépassons les derniers groupements de maisons et gagnons la campagne environnante, faite de pâturages, de parcelles de maïs, de teff et de bosquets d’eucalyptus. Nous suivons une large route pavée qu’empruntent les jours de grand marché tous les habitants des environs pour se rendre dans le centre de Debre Tabor.

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S’ensuit une route de pierres désordonnées et nous débouchons sur une vaste étendue d’herbe haute, tachée de fleurs sauvages. C’est l’emplacement de l’ancien aéroport de la ville, aujourd’hui reconverti en terrain d’entraînement de foot.

Quelques maisons jonchent la piste : les enfants qui gardent les troupeaux de bétail très jeunes – parfois âgé à peine de cinq ans – nous regardent passer avec des yeux ronds. Des blancs, ici, c’est l’évènement !

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Contrairement à la ville où les habitations s’agglutinent en kebele, ici les grands espaces priment. Rien à voir avec villages d’Afrique tels que j’aurais pu me les représenter ! Les villages de la campagne éthiopienne sont très étendus, les maisons loin les unes des autres. Un vrai casse-tête pour poser un point d’eau qui doit être accessible par tous. Enfin, nous arrivons à Wubamba, village d’une centaine d’habitants, après une heure de marche.

Construit dans l’enceinte d’une maison, nous rencontrons la famille qui nous accueille avec le sourire. Nous nous voyons offert du deux épis et deux tiges de maïs. Les épis, d’accord, à griller pour plus tard mais les tiges…??!!

Supposition 1 : un bâton de marche.

Supposition 2 : une arme contre des chiens agressifs (ici, les chiens sont de vrais gardiens, essayer d’en caresser revient à risquer de perdre sa main).

Evidemment, la raison est tout autre – au moins nos hypothèses auront fait rire la mère de famille : la tige est comestible. Eh oui ! Il faut la déshabiller pour en atteindre le cœur, de la même façon qu’on mange la canne à sucre. Le cœur est tendre, gorgé d’eau et de vitamines. Etonnante découverte !

Nous reprenons donc la route avec nos bâtons nourriciers. A l’entrée du village coule une petite rivière, nettement plus importante lors de la saison des pluies. Une source, autrefois utilisée par les villageois, est maintenant délaissée depuis l’ouverture du point d’eau.

C’est là que se brise le cours tranquille de la rivière : nous débouchons au sommet d’une cascade haute d’une bonne dizaine de mètres. Superbe ! L’achèvement d’une jolie balade !

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Les alentours de Debre Tabor réservent aussi de belles surprises. Le mont Eyesus, par exemple, qui surplombe la ville est l’endroit idéal pour admirer la campagne des hauteurs. L’occasion de se retirer un instant du monde, et apprécier le paysage parmi les eucalyptus tandis que la vie s’agite en contrebas.

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