Au moment où j’écris ces lignes, nous sommes Vendredi, à l’aube du long week-end de trois jours – oui, car en Irlande, le premier lundi d’Août est férié, inaugurant les vacances ! Il est 13h, tous les doctorants ont mis les voiles et je me retrouve seule au labo, avec quelques expériences à achever. Premier réflexe : allumer mon ordinateur. Deuxième réflexe : mettre la musique à fond. Ambiance discothèque dans le labo, yeah ! Rien de mieux que de manier boîtes de Pétri et pipettes au son de Avicii vs Nicky Romero – I Could Be The One !!
C’est donc tout naturellement que je vous propose d’accompagner cet article au son de cette musique. Comme ça, vous aurez une petite idée de mon hard-working après-midi de ce Vendredi !
Aujourd’hui, je vais vous parler du fameux Ladies Day, que j’avais déjà décrit dans un article précédent et auquel j’ai eu la chance de participer hier. Malheureusement, je n’avais pas de robe de soirée avec moi (en même temps, difficile de caser quoi que ce soit de plus dans ma valise le jour de mon départ) ; j’ai donc mis le haut le plus classe que j’avais sur un jean noir.
Mes colocs et moi avions prévu de profiter de la soirée en ville et manger un Fish&Chips. C’est à 18h, heure de fin des courses hippiques du jour et accessoirement heure du dîner dans la plus pure tradition irlandaise, que nous nous sommes rendus dans le centre de Galway.
A peine arrivés à Eyre Square, nous basculons dans l’ambiance. La place, d’habitude plutôt déserte, est noire de monde. La population oscille entre 20 et 35 ans – et quelle population !
Hommes en costards-cravates et femmes en robes. Tranchant sur la foule, des chapeaux de toutes les couleurs, certains si imposants que les gens doivent s’écarter sur le passage de leurs propriétaires.
Je guide mes colocs le long de Shop Street jusqu’au King’s Head, pub bien-aimé de Galway. Sur le perron, un gigantesque rassemblement de gens bien habillés. Les couleurs vives des robes et chapeaux à plumes tranchent sur le noir des costumes… et des Guinness.
Du jamais vu ! On ne peut même pas atteindre la porte du King’s ! Le pub est plein à craquer ; des vagues de clients se déversent dans la rue, encombrant l’artère principale de la ville.
Un musicien joue du tambour dans la rue et deux irlandaises, vêtues de robes longues, se déhanchent. C’est probablement ce contraste qui fait la notoriété et l’intérêt du Ladies Day ; et rien que pour voir ça, je comprends que tant de gens se déplacent à Galway ce jour-là ! Le contraste ? Le soin accordé aux vêtements, la beauté des robes, l’excentricité des chapeaux… et l’alcool qui s’engouffre dans les gorges, donnant à la foule si bien habillée un autre visage.
Tous les pubs du centre-ville débordent et les ruelles sont rapidement envahies par des flots de gens alcoolisés. Un chanteur de rue se voit arraché son micro, un groupe de jeunes femmes en robe courte entamant une chanson à tue-tête. Partout, le volume grimpe d’un cran. Des gardes de la sécurité écartent les éléments les plus perturbateurs mais l’alcool s’est déjà emparé du peuple. Et il n’est que 20h…
Nous réussissons à trouver un petit restaurant pour enfin déguster un énorme Fish&Chips. Dehors, des bus s’engouffrent dans le centre-ville, ramenant des grappes entières de touristes depuis l’hippodrome.
Parmi les passants, certaines femmes portent des robes superbes ; quant aux chapeaux, il y en a pour tous les goûts. Mais il faut tout de même reconnaître que la plupart de ces dames profite du Ladies Day pour sortir en robe courte et hauts talons, maquillées outrageusement. Le résultat n’est pas vraiment… euh comment dire… enfin vous m’avez compris.
Il n’est pas rare de croiser certaines jeunes femmes pieds nus ; après une journée entière perchées sur des talons de 15 centimètres, ça se comprend ! Et l’alcool aidant, nous en croisons beaucoup, le pas mal assuré, manquant de mordre les pavés.
Lorsque nous quittons le centre-ville, l’ambiance bascule méchamment : gens sobres, passez votre chemin !
Alors… Ladies Day ou Drunk Day ?
Je me pose encore la question !
On comprend mieux pourquoi ce long week-end !
Il faut bien ça pour s’en remettre !
J’espère que Jeudi prochain il y aura de la place au King’s
Tu nous proposes une plongée dans l’ambiance de cette journée, c »est très sympa
Ce serait donc l’équivalent du gala de SAIA version très arrosée?
Et dis, vous ne travaillez pas en permanence avec de la musique dans les labos?
Dans le labo ? Non, jamais. En tout cas, pas dans mon département.
Ah, dommage. Tu pourrais leur proposer d’allumer la radio, non? Sans forcément mettre un volume méga élevé, afin de pouvoir discuter par-dessus.
Jte vois bien danser et bouger dans tous les sens en prenant les pipettes pour des micros. Oh, j’aurais aime voir ca ! 😉
Dans mon labo, ils veulent bien tolerer les ecouteurs meme si c’est fortement deconseille. Du coup, des que je suis seule, le labo se transforme en studio d’enregistrement. Malheureusement, je me rends pas tjrs qd quelqu’un y rentre… Je crois que quelques personnes ont deja du m’entendre chanter, sans qu’ils aient rien demande. Haha, les pauvres ! x)
Oui, je vois le genre de la journee… Je pencherais plutot pour Drunk Day, d’apres ce que je vois. Mais, est ce que c’etait bien qd meme ?
Ohlala, mais c’est quoi leur problème avec la musique???
L’une des premières phrases qu’on m’ait dites lors de mon arrivée était « la chose la plus importante pour bien travailler ici est… la musique, alors allume la radio! ». Et comme ils ne comprennent rien à l’anglais, je leur explique le sens des chansons dont ils sont fans depuis des années. Leurs réactions sont trop marrantes, car ils ont tendance à inventer des paroles en espagnol pour pouvoir chanter sur la musique, et ces paroles n’ont absolument rien à voir avec les véritables.
Tu chantes bien, voyons, donc ça a plutôt dû leur plaire!
Et toi étais-tu chapeautée ? tu devais pas en fabriquer un ? Allez la photo, la photo !!!
Sinon c’est vrai je t’imagine très bien avec tout l’attirail du parfait scientifique te déhancher sur de la musique 😉
Non malheureusement, je n’avais pas de chapeau sur moi. Mais j’aurais bien tenté un tricorne !