Enclenché le 11 janvier dernier, le Carnaval de Cayenne 2014 a battu son plein huit semaines durant, ce qui fait de lui le plus long carnaval du monde. Tenant une place importante dans la culture guyanaise, c’est au cœur de Cayenne, ville capitale, que se tiennent les plus belles manifestations, rassemblant la population comme les touristes venus assister aux festivités. Cet évènement haut en couleur appartient à la culture créole guyanaise, ce qui n’empêche pas les communautés brésiliennes, chinoises ou métropolitaines de participer elles aussi.
Le mot carnaval vient de l’expression carne levare, qui signifie « supprimer la chair ». Fête païenne à l’origine, elle se déroule pendant les trois Jours Gras durant lesquels la viande est consommée une dernière fois avant le Carême, qui durera quarante jours jusqu’à Pâques. C’est donc la dernière fête avant une longue période d’abstinence… qui justifierait officiellement tous les débordements.
Figure célèbre, le roi Vaval, grand libérateur des corps, des sens et des esprits, incarne la personnification du Carnaval. C’est lui qui donne vie à la fête le premier dimanche suivant l’Epiphanie et c’est par lui qu’est également prononcée la fin des festivités, le mercredi des cendres où il est jeté dans les flammes. La mort de Vaval marque donc la fin du Carnaval et le début de la période du Carême ; il faudra attendre un an pour qu’il renaisse tel un phénix de ses cendres et que le Carnaval revive avec lui.
Pendant cette période, les week-ends sont consacrés à la fête avec les bals masqués des samedis soirs et les défilés des dimanches après-midi, où costumes traditionnels se mêlent à ceux plus contemporains. C’est le dernier week-end qu’est organisé la Grande Parade, suivie des Trois Jours Gras.
La Grande Parade, organisée le dernier dimanche du Carnaval de Guyane, a lieu dans les artères principales de Cayenne. Le défilé réunit différents groupes déguisés, suivis par un énorme public. Cette année, elle a débuté à la tombée de la nuit et s’est déroulé jusqu’à 22h. Plus de 2000 figurants, composant plus de 30 groupes, défilent alors à pied ou en chars dans un rythme endiablé. C’est aussi ce soir-là qu’est organisé le concours du groupe carnavalesque qui incarne le mieux la tradition.
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Je me rends à pied jusqu’au centre-ville, bientôt guidée par le bruit des tambours qui battent au loin. Le défilé débute dans l’une des artères principales de la ville, puis contourne la place des Palmistes. Des barrières ont été installées des deux côtés de la rue et une foule piétine là, les yeux rivés sur les groupes qui passent au son des musiciens qui donnent le rythme.
Parmi les groupes qui défilent, la communauté asiatique apparait bientôt, un dragon couleur feu caracolant en tête du cortège, gueule ouverte et long de plusieurs mètres, porté à bout de bras par une dizaine d’hommes costumés.
Surgissent ensuite des petits dragons colorés :
Différentes communautés défilent, avec danseurs, musiciens et chars décorés aux couleurs du pays. Parmi ceux présents à la parade, il y a le Pérou, la Bolivie ou encore le Brésil, avec des superbes danseuses brésiliennes et leur coiffe de plumes.
Suivent d’autres groupes avec des costumes plus contemporains :
La pluie se met à tomber : tous aux abris ! La foule disparaît sous une masse de parapluies. Heureusement, l’averse ne dure qu’une dizaine de minutes sans gâcher la fête.
La parade arrive bientôt sur la place des Palmistes :
Là, l’animation atteint son apogée – de même pour la foule venue assister au Carnaval. Quel final ! Désormais, les festivités approchent de leur terme : après la Grande Parade viennent les trois Jours Gras. Lundi et mardi risquent donc d’être tout aussi animés ! Sans oublier le mercredi des cendres, ultime jour de fête s’achevant avec la mise à mort de Vaval sur le bûcher.
La suite dans un prochain article !
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