Ce samedi était programmé le décollage d’une fusée Ariane 5 depuis la base spatiale de Kourou. Retour sur un évènement peu commun auquel j’ai eu la chance d’assister !

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Toutes les informations figurant ici ont été tirées du site Internet du Centre National d’Études Spatiales ou CNES

Le Centre Spatial Guyanais

Plusieurs raisons ont poussé la France à choisir la Guyane pour installer une base de lancement de fusées. La latitude du département est idéale pour les placer en orbite : le site est le plus proche de l’équateur afin de permettre des lancements plus économiques et la Guyane est géographiquement stable, n’étant exposée ni aux tremblements de terre ni aux cyclones.

C’est donc à Kourou, ville sur le littoral à 1h en voiture depuis Cayenne, qu’a donc été implanté en 1964 le Centre Spatial Guyanais ou CSG.

Base de lancement française et européenne, c’est d’ici que sont parties pour l’espace des fusées françaises, italiennes et russes qui lancent en orbite les satellites géostationnaires. On trouve sur la base trois types de lanceurs : le lanceur Ariane 5, le lanceur Vega (en italien Vettore Europeo di Generazione Avanzata c’est-à-dire lanceur européen de génération avancée) et le lanceur russe Soyouz.

En moyenne, le rythme des lancements oscille entre 8 et 10 par an.

Ariane 5 en chiffres

• Masse au décollage : 750 à 780 tonnes, soit 10 % du poids de la Tour Eiffel ;
• Hauteur : 47 à 57 mètres ;
• 130 secondes pour brûler les 237 tonnes de poudre de chaque propulseur ;
• Un moteur Vulcain dont la puissance est équivalente à une centrale atomique ;
• 700 000 heures de travail délivrées par près de 6 000 agents européens aux heures les plus intenses du programme ;
• Coût d’un lancement : près de 150 millions d’euros.

Déroulement d’un vol

Etape 1           Le lanceur décolle du pas de tir.

Etape 2           Le lanceur monte à la verticale et traverse les couches les plus denses de l’atmosphère. Altitude visée : 200km ; durée : 2min.

Etape 3           Une fois dans le vide spatial, le lanceur adopte une trajectoire horizontale. Sa vitesse atteint alors près de 28 000 km/h. La coiffe, devenue inutile, est larguée.

Etape 4           Les dernières minutes de vol : une fois la vitesse souhaitée atteinte, le moteur s’éteint et le satellite quitte le lanceur.

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 Schéma d’une fusée Ariane

(source : http://www.cnes-csg.fr)

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Schéma de lancement Ariane 5, reprenant les étapes d’un vol

 (source : http://commons.wikimedia.org)

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Ce samedi, j’ai assisté au décollage d’une fusée Ariane, transportant deux satellites de télécommunications, visant notamment à couvrir de façon optimale la Coupe du Monde Brésil 2014 et les prochains JO. N’ayant pas réservé des places pour assister au lancement depuis l’intérieur du CSG, je me suis rendue avec Julie, ma maître de stage, des amis à elle, et ma coloc Morgane à Kourou même, de façon à voir la fusée partir, depuis la plage.

La fenêtre de tir s’étalait entre 19 et 20h mais le décollage officiel était prévu à 19h04. Appareil photo en main, nous nous installons près de l’eau, une bonne heure avant l’heure H. La nuit tombe sur la ville.

A 19h04 pile, soudain, le ciel face à nous s’illumine. Tout autour, c’est la panique : les gens se précipitent sur leurs caméras, se lèvent, les visages tournés vers le CSG. La nuit s’embrase tandis que le lanceur se prépare à quitter la Terre, tous feux dehors. Détail d’importance cependant : le décollage s’accompagne d’un épais silence. Moi qui m’attendais à sentir l’air trembler…

Quelques secondes plus tard, la lumière éclatante se dissipe et la fusée apparaît, aux atours d’une flèche dorée. Tout se passe très vite. Le temps de prendre une photo, elle a déjà disparu derrière la couche de nuages. Le noir nous enveloppe. Les yeux levés vers le ciel, nous suivons sa course : là, un éclat doré, les nuages s’éclaircissent sur son passage.

Et, brusquement, le bruit. Le bruit ! Comme si vingt avions s’étaient décidés à survoler la ville au même moment. Le lanceur suit une courbe parfaite juste au-dessus de nous, alors que je l’imaginais monter à la verticale. C’est dans ces moments-là qu’on prend conscience que la Terre est ronde, il faut croire !

Juste au-dessus de nous, un nuage se fracture soudain et nous l’apercevons une demi-seconde. Photo ! Puis, plus rien, hormis le bruit qui perdurera encore une bonne dizaine de minutes avant de se perdre à son tour dans la nuit.

La prochaine fois, j’irais assister au lancement depuis le CSG même. Il faut s’inscrire un mois à l’avance, les places sont gratuites. Le meilleur spot pour assister au décollage de près !

Pour achever cet article, je vous laisse admirer la vidéo du lancement publiée par le CSG :