Alem Saga.
La forêt éthiopienne, la vraie, comme on en trouve si peu sur le territoire – l’Ethiopie est en effet victime d’une déforestation progressive : les grandes forêts ne représenteraient plus que 3% des surfaces du pays !
Aussi, depuis que j’ai découvert Debre Tabor, montant pour la première fois à bord du minibus grimpant à 2600m d’altitude, j’ai placé Alem Saga en tête de liste des sites à voir. La route qui monte à Debre Tabor en traverse une partie. Un petit poumon vert que j’ai découvert la première fois après dix heures de route à travers la campagne. Voilà qui laisse rêveur, étant donné le peu de forêts que j’ai pu voir jusqu’ici (la Guyane me semble bien loin !).
Envie d’en savoir plus ?
Alem Saga, c’est 547,5 ha de forêt, pour être tout à fait exacte. A l’origine, il s’agissait de terres agricoles, fermées à l’époque du Derg, le Comité de coordination des forces armées, qui fut autrefois à la tête du pays et instaura une période de terreur de 1974 à 1991. Depuis, la forêt est protégée.
En amharique, alem désigne le monde, et saga le bois utilisé pour le toit des maisons traditionnelles.
Saga pour le toit des maisons
C’est avec Adané que je m’y suis rendue le week-end dernier. A vingt minutes de minibus de la ville, nous passons le pas de la forêt. Virage après virage, la route serpente entre les arbres. Je guette l’épaisse végétation, espérant surprendre les groupes de babouins olive qui habitent Alem Saga et qu’on aperçoit parfois.
Le minibus nous dépose au pied d’un chemin de pierres qui grimpe depuis la route jusqu’aux maisons situées un peu plus haut. Let’s go ! Nous nous élançons à travers les arbres, nous engouffrant dans la forêt.
En haut, les premiers bâtiments apparaissent construits sur un petit plateau. Ici, une association mène plusieurs projets, avec laquelle nous sommes liés à travers les projets tourisme de la Coopération. Implantée depuis 5 ans, l’Association « Alem Saga Tourism » compte désormais 151 membres. La principale activité économique tourne autour de la production de miel (28 ruches aujourd’hui) ; vient ensuite la production de viande (moutons et bœufs).
Les ruches
L’association possède un bâtiment d’élevage en bois vaste et moderne, idéal pour le bien-être des animaux. En Éthiopie, il est rare de voir de telles constructions : les bêtes sont gardées dans des maisons traditionnelles adjacentes aux maisons.
Le miel est vendu à 80 birrs le kilo (soit un peu plus de 3€ – attention cependant, ne pas trop réfléchir à « la française », 80 birrs est un coût en Éthiopie, le miel reste un produit cher ici). Pour janvier, une nouvelle récolte aura lieu : le miel sera donc idéal, filtré et pas trop fort (celui que nous avons acheté était déjà stocké depuis un mois et demi).
En plus de la découverte de l’Association et ses activités, nous avons suivi l’un des membres de l’Association aux alentours.
Immédiatement, il nous a amenés aux maisons situées à l’orée de la forêt et m’a fait découvrir les productions : teff (pour l’injera et la boisson alcoolisée locale, la bière t’ella), céréales et fleurs (tena adam) destinées à la préparation du shuro, mélange de farine de pois chiches et épices si commun ici.
Séchage et préparation du battage
Ici, le battage se fait par piétinement des animaux et s’accompagne d’une grande cérémonie pour fêter l’évènement, agrémentée d’injera et de café bien entendu !
Nous nous sommes également arrêtés pour participer à un jeu, le gebeta, qui se joue de deux jusqu’à quatre personnes, avec des pierres. Parfait pour faire une pause avec les fermiers des environs !
Babouins olive en vue !
S’ensuit une montée jusqu’à l’un des sommets rocheux qui surplombent les arbres. La vue donne sur la forêt qui s’étire en contrebas, et la campagne environnante (Debre Tabor à l’est, les montagnes autour). Typiquement ces panoramas qui vous laissent le souffle coupé ! Le temps étant au beau fixe, nous avons même pu apercevoir le lac Tana à l’horizon.
Vue sur la campagne éthiopienne du haut du point de vue
Moi, à Alem Sagaaaa, je vois la vie en verrrrrt[eu]! 😀
La la la la la la !!!
Très belle balade, instructive qui plus est, les paysages sont magnifiques! Le lac Tana est-il visible sur la dernière photo? A droite?
Bisous!
Bien vu, même si la qualité de la photo reste moyenne ! Il apparaît en effet à l’horizon.